samedi 12 décembre 2015


RAPPORT D'ACTIVITES GARDECHE ETE AUTOMNE 2015

Pour mémoire.
Comme vous pouvez le constater depuis de nombreuses années, je n'indique pas les coordonnées, cheminements ou lieux où se trouvent les cavités que je trouve ou celles où m'invitent d'autres spéléos.
C'est le premier geste pour les protéger. Libre à tout spéléo intéressé de me contacter pour participer.

De même le titre par lui même évite les mots clés racoleurs indiquant le type d'activité et les lieux précis (cf: gardèche pour Gar.. et Ardèc..). Le temps est fini où les publications papier n'informaient que le milieu spéléo. Avec Internet, dans le mois qui suit une diffusion, ce peut être des centaines de milliers, voire des millions d'internautes qui peuvent lire votre article suivant les mots utilisés en particulier dans le titre. Comment dans de telles conditions peut on espérer gérer la protection des cavités?

Arrivée le 1er juin à Bouc.

Samedi 6.  En prévision de la venue de Fred je fais un saut à Baume Salène pour voir le niveau des eaux.
L'entrée en période de sécheresse. Ce n'est pas le cas aujourd'hui!
Réouverture comme d'habitude du bouchon de sable donnant accès au court circuit de la première zone siphonnante. Je suis la rivière jusqu'à la dernière voûte mouillante juste avant le siphon terminal. Seul, je n'ose la passer car elle est vraiment limite et avec ses lames et son fonds qui varie suivant les années. Ce ne serait pas prudent.

Dimanche 7 et mercredi 17.  Bartasse sur le secteur d'Aubarine.

Lundi 22 après midi. Je vais rééquiper la diaclase au fond de la Grotte des Nordistes chez les Sudistes (GNS) et nettoyer le dernier tir que j'avais fait l'an passé en partant.

Samedi 27. Jean Bernard ayant fait des tirs dans une perte de lapiaz (Perte du Souriceau) que j'avais trouvé avec lui il y a un an du côté de l'aven Crégut (St Paul), on extrait un bon tas de caillasses et il refait un tir paille. Il en refera un le jeudi suivant.
L'entrée.
Dans le secteur on constate que nos copains bessègeois sont dans la dèche!

Début juillet: Fred est en vacances à côté de chez moi.
Je me suis arrangé pour me libérer au mieux des travaux et pouvoir faire avec lui pas mal de sorties en fonction de ses disponibilités familiales.

Mardi 7. Je l'emmène à Baume Salène: une belle découverte pour lui du milieu aquatique avec ses longues voûtes mouillantes (l'eau a baissé de quelques centimètres par rapport à début juin, mais le niveau reste haut).
Je pense qu'il s'est régalé dans la rivière (voir sa vidéo publiée en septembre). En tout cas, moi qui avait l'habitude d'aller speed dans la rivière, j'ai du passer la cinquième pour le suivre. Il y surfait tel un dauphin. Ah, ces jeunes!
Passage de la dernière voûte mouillante, on laisse le siphon sur la gauche et escalade glissante vers l'étroiture qui donne accès aux grandes salles terminales superbes et entre lesquelles depuis peu j'ai tendance à chercher vainement le passage clé. Ah, ces vieux!

Jeudi 9.  J'amène Fred à l'aven du Charnier où Jean Bernard a fait une grosse désob et où nous avions progressé dans le conduit inférieur où s'écoule le ruisseau. Au fond: CO2...
                                              
                            Dans l'entrée du Charnier.                            Accès au couloir inférieur.
Puis direction l'aven de Lacham, encore un aven oublié. Le CO2 est là aussi présent dès le fond du puits d'entrée.
                                   
                                        L' entrée.                                                      Le puits.
On va quand même au fond de ce réseau très gras. Moi qui pensait cette année y travailler au fond, cela me fait réfléchir...
Sur le chemin du retour, je lui montre une petite zone où j'avais attaqué un trou ( le Totem) et ouvert une courte galerie et deux autres petits trous à côté. Plein d'ardeur, Fred veut en découdre avec l'un deux. Résultat: 2,50m de première. Oui je sais, on est pas au Mexique...
En fin d'après midi on passe à Baume Nègre sur Allègre les Fumades où de temps en temps je m'acharne au fond de ce long couloir.

Vendredi 10. En fin de journée, je fais un saut à la GNS pour vérifier s'il n'y a pas d'eau afin d'y emmener Fred.

Dimanche 12.  Après midi. Direction La Bruguière où j'avais commencé à agrandir l'entrée d'un aven ("l'Assiette"?) pour mes amis Maryse et Roger. C'est l'occasion de mettre en pratique la technique des pailles (6 tirs) avec Fred. Il faudra encore un  tir.

Mardi 14.  Dès le matin nous sommes de retour sur cet aven où Maryse et Roger nous rejoignent. En fait ce n'est pas l'Assiette comme je le pensais, il n'a pas de nom. Du coup Roger veut y associer un de mes surnoms. Ce sera: " l'IsatisRe2cou" ? Bon je veux bien...
L'oeil perçant et malicieux de l' Aigle du Bouquet: Roger nous observe.
On fait le tir et cela passe. Je m'attends à un P15 comme souvent sur ce petit plateau et on envoie Fred en première. Hélas au bout de plusieurs mètres de descente une autre arrivée en plafond a modifié l'allure du puits et créé un rétrécissement. Je rejoins Fred et Roger, me déséquipe pour essayer de forcer le passage mais rien n'y fait. Avec la présence de CO2 me dégager de ce passage est pénible. Il faudra revenir si les équipiers de Roger ne s'y attaquent pas.
Repas de midi super sympa et amical comme d'habitude chez eux, mais il faut bien les quitter car suite à ce contre temps je souhaite aller à la GNS avec Fred.
Là, c'est autre chose. Comme disait Gaetan: "ce ne sera pas une classique, c'est un trou à la belge" , étroit tout du long. Et pour cause je ne suis pas dans un club belge pour rien...
Au fond du réseau, je suis en arrêt sur rien. De la première en perspective pour Fred.
Au dernier croisement des diaclases, on attaque celle de gauche. Je m'y étais déja engagé sur plusieurs mètres jusqu'au croisement où elle se dédouble, mais seul, il était nécessaire d'équiper en fixe "sécurit".
Avec Fred, cela change la donne et en plus il aime l'oppo. Il se lance dans celle de droite dont on voit le bout qui semble se fermer. Effectivement on bute sur une arrivée de surface bouchée. En m'engageant sous le plancher de cette diaclase, je trouve d'ailleurs un crâne de canidé.
Fred, peu rassuré sur un fin plancher stalagmitique en milieu de diaclase.
Sous ce plancher.
Je m'engage dans la diaclase de gauche plus étroite, hélas elle se pince rapidement et semble tourner vers une diaclase qui se trouve au carrefour précédent d'où le courant d'air arrive. Y aurait il une relation?
On revient au dernier croisement et on s'engage dans la diaclase de droite que j'avais commencé à équiper en fixe pour mes incursions en solo. 
Ah, ces diaclases où il faut passer en hauteur sans assurance.

Je fais passer Fred en premier, en oppo, on avance en descendant dans la diaclase jusqu'à son plancher, puis Fred remonte en progressant dans celle ci jusqu'à un imprévu qui me coupe les bras. J'aurai la réponse quelques jours plus tard en surface. On rebrousse chemin et choqué,j'en oublie de faire quelques photos et d'en profiter pour planter quelques goujons pour l'avenir. Mais bon j'espère que Fred sera là l'an prochain.

Vendredi 17 matin.  Avec Fred, on va à la grotte de la Méduse. Belle cavité légèrement grasse. Un seul regret, les inventeurs auraient pu retirer leurs déchets multiples. En plus je n'avais pas de kit...
Fred équipe comme à l'entraînement.
                           No comment !                

Après midi visite de l'aven Estevan. Très belle cavité où les inventeurs ont fait un travail exemplaire de balisage.
                                                 
 Au retour je lui montre le site de l'aven des Trois Félés que j'avais ouvert avec Daniel et Jean Bernard en 1991. Maintenant bouché naturellement par les crues du ruisseau, mais où régulièrement je réouvre un petit trou souffleur en relation. 
Aujourd'hui il est bien bouché. je l'ouvrirai en revenant demain.

Dimanche 27.   Fred est parti. Après midi balade au dessus de la GNS et désob de deux petits départs sans suite.

Début août du 4 au 18.  Je consacre cinq séances au P44. Un beau couloir en pente sur 4m, largeur 1,5m qui s'enfonce dans le haut du massif d'Aubarine. Il me fait un peu penser à l'entrée de la grotte du Mistral (rive droite de la Cèze). Mais hélas bouché et sans courant d'air. Je retire beaucoup de gamates, mais fini par abandonner la galerie relève plus de l'effondrement de blocs. Elle ne semble pas continuer et l'hypothèse du puits ne semble pas évidente.

Samedi 29.  Bartasse vers la Barbette pour retrouver un ancien trou. Mais en plus de quinze ans, la végétation a bien changée. Je trouve plusieurs trous connus, mais pas semble t il celui recherché.

Lundi 31.  Après six ans d'absence à mon aven du Gant Vert, je me décide à y remettre les pieds. Toujours aussi étroit! La GNS serait de la rigolade à côté surtout quand c'est pour y travailler. En 2009, je m'étais arrêté dans l'étroit P3 sur un rétrécissement d'environ 2m que j'avais commencé à attaquer. Me voici à pied d'oeuvre: nouveau tir. Pour mémoire chaque tir nécessite de ressortir de la cavité avant .
L'entrée TRES étroite.


Vendredi 4 et dimanche 6 septembre.  Bartasse vers le Grand Serre où je retombe par hasard sur le Papiamarc que j'avais trouvé il y a vingt ans environ.

Dimanche 20.  En fin d'après midi, je file au Gant Vert pour agrandir "chirurgicalement" la sortie car j'ai la dernière fois franchement galéré pour sortir de ce puits d'entrée infâme.


Mardi 22.  Je rejoins Jean Bernard à l'aven du Sourriceau pour une longue séance de gamates à remplir
           Vider et revider le couloir......            
Hélas la suite verticale est vraiment trop étroite pour s'engager dans un tel chantier, surtout pour retomber dans un réseau existant.
La faille verticale vue de dessus.

Jeudi 24. Fin d'après midi.  Bartasse vers l'aven Max. Je trouve pas loin un petit trou, mais sa désob ne donnera rien de flagrant.

Vendredi 25.  Je descend à l'aven Max pour répertorier les salamandres. Je n'en retrouve qu'une: une nouvelle que je ne connaissais pas. Cela en fait quatre dans l'aven, plus la présence de deux crapauds.
La nouvelle.
J'installe au sol dans un coin une bâche noire en vue de leur créer un petit bassin qui se remplira avec le ruissellement et sera un petit espace de vie pour les insectes et donc de nourriture mais aussi de ponte si tant est qu'il y a au moins un couple.

Dimanche 27.  Après midi au Gant Vert. Je pose un échelon métallique sous l'étroiture verticale au milieu du P2. Un peu de confort tant à la descente qu'à la remontée n'est pas superflu.


Vendredi 2 octobre.   Les quelques jours de pluie m'ont empêché de retourner au Gant Vert . 

Lundi 5.  Nouvelle descente au Gant Vert. Ce n'est pas encore gagné.

Vendredi 23.Après midi.  Gant Vert: séance de perçage et élargissement au P3, et au trou de serrure de la salle d'entrée(sa sortie en pente remontante sera un peu moins extrême surtout avec un kit à pousser devant).


Dimanche 25. Après midi.  Avec Jean Bernard, nous allons aider Thierry sur un de ses avens pour une séance aux cartouches de scellement Hilti.

Lundi 26. Après midi.  Je profite de quelques jours sans pluie pour aller à la GNS déséquiper. Le réseau est bien gras avec des laisses d'eau. Avec mes chaussures gonflées d'argile, je n'aime pas trop déséquiper en appui sur des petits bouts d'équerre à mi hauteur des diaclases.

Vendredi 30.  Je vais faire une paire de tirs à l'aven de Thierry.

Dimanche 1 novembre. Matin.  Nouvelle séance de perçage au fond du P3 au Gant Vert.

Samedi 7. Matin.  Nettoyage.

              Après midi. Retour et perçage au fond du P3.

Dimanche 8. Après midi.  Nouvelle séance de perçage au fond.

Mercredi 11. Descente au fond du P3. Cette fois c'est bon. Je passe un peu serré la nouvelle étroiture et gagne ainsi environ 6m par rapport au début de l'agrandissement de ce passage.
Le passage vue de dessous.
Une arrivée parallèle élargit nettement le puits, mais l'incline vers la gauche, avec en bas de pente une nouvelle étroiture entre des lames.
Dans cette partie du puits les parois ont changé. Cela donne l'impression d'être dans une autre cavité.
J'arrive à m'introduire entre les lames mais sans passer totalement.
Le passage entre les lames.
Derrière celles ci: une autre petite arrivée en plafond et deux petits puits:
* en face: petit puits qui semble colmaté à -1m
* en dessous: le puits redémarre  sur plusieurs mètres mais semble bouché en bas.
Le P4.
Il ne faut pas se leurrer. Il y a encore du travail. Mais malheureusement, il n'y a toujours pas de place pour travailler à deux. De plus il n'y a pas non plus de travail pour deux dans ce genre de désob.
En remontant, je m'aperçois que les parois du fond du P3 ne sont pas sûres: des lames épaisses ne semblent tenir que par l'argile qui a rempli leurs fissures.
Je remonte prudemment avec l'intention de faire un prochain nettoyage.
TPST: 6h30

Vendredi 13. Matin.  Nouvelle descente au Gant Vert et nettoyage des parois dangereuses. Il reste un bloc bien placé pour les pieds à la sortie de l'étroiture verticale que je n'ai pas encore enlevé: prudence.

Dimanche 15. Je rejoins Thierry pour une séance tirs pailles et désob sur son aven.


Mardi 17.  Dernière descente pour la saison afin de déséquiper le Gant Vert.
Avec deux kits pour environ 20 kilos il me faudra 2h05 pour parcourir les 50m environ de développement dont 80% de verticale...
Record à battre. Entraînes toi Fred.
Ce sont les derniers jours. Plus question de descendre sous terre.

Samedi 28. Après midi.  Je m'octroie une dernière ballade du côté du Gant Vert. Je tombe sur deux premiers trous dont un qui a déjà été travaillé sans résultat..
En remontant une zone escarpée il me semble avoir accroché du regard une petite anomalie. Je fais un pas en arrière et effectivement, je devine à 2m une légère anfractuosité derrière un maigre arbuste. Je n'imagine même pas un trou, vraisemblablement une roche éclatée et écartée. Par conscience professionnelle, je m'approche pour être sûr qu'il n'y a rien d'intéressant. Il me faut vraiment être le nez dessus pour découvrir un joli petit trou 20x40cm en forme d'olive.
Le trou à l'origine, baptisé: "Aven jan".
Je m'allonge entre la paroi et l'arbuste et découvre un puits dans la suite.
Vite je sors ma frontale et me rends compte qu'il est étroit mais large et semble s'ouvrir plus bas.
Quelques cailloux lancés dedans me laissent espérer peut être un 30m. En plus le puits résonne ...
Bien entendu, c'est toujours quand on doit partir!
Du coup, je décale déjà d'un jour mon retour et préviens Jean Bernard.

Dimanche 29. Après midi.  je me rends sur le trou et commence à élargir l'entrée.

Lundi 3. Après midi.  Jean Bernard n'ayant pu venir hier, je le récupère en route. J' élargis encore un peu. Ce coup ci cela passe, malgré une entrée étroite sur 30cm.
Je commence à descendre le puits un peu étroit sur les premiers mètres mais bien large. 
En surface le chef surveille ma progression.
Enfin il s'ouvre franchement dans les deux sens avec des parois couvertes de coulées et descend de 20 mètres direct avec un léger pendage.
Le fond est bouché: remplissage de pierres. Un petit rideau de stalactites protège une petite niche dont je dégage le passage.
Le fond.
La suite nécessiterai de longues séance de remontées de pierres. A voir... Ce nouvel aven porte le nom de:   "Aven Jan".

                                                    Comme quoi les travaux ne manquent pas et les espoirs qu'ils suscitent sont une excellente motivation. qui nous fait positiver.

                                                     Pour mémoire, j'en suis à ma 44ème sortie dans la Grotte des Nordistes chez les Sudistes (GNS) depuis 2010 (ajoutez y les séances de Jean Bernard).
Quant au Gant Vert depuis 1989, année ou je l'ai attaqué, c'est ma 56ème sortie en solo, avec des périodes de mise en attente. En effet un désobeur a toujours X chantiers en cours et à certaines périodes certains prennent le pas sur d'autres.


Patrick S.


Participants  (*): Maryse & Roger B.   Jean Bernard B.   Frédéric C.   Thierry G.   Michel V.




(*): Pour que mes amis ne se retrouvent pas sans leur accord avec leurs photos sur les sites: < plus de photos pour.......(leur nom) >, je n'indique plus que leur prénom.