lundi 18 mars 2024

 Réseau Bernard Magos

Grotte de Barjac

en période humide.

Les fortes pluies qui se sont abattues sur le secteur autour du 9 mars dernier m'ont incité à aller jeter un regard dans la cavité. J'avais emmené comme d'habitude une seconde combi et bottillons pour me changer ; ce n'était vraiment pas nécessaire : j'étais trempé de la tête au pied toute la journée et ma combi bien rincée ! Cela percolait à peu près de partout, les moindres creux dans les sols remplis d'eau, histoire de se tremper lors des rampings ou quatre pattes. Bref une ambiance aquatique dans une grotte vivante. L'eau ruisselant sur toutes les coulées et surfaces claires, alliée à un éclairage important grace à plusieurs frontales, rendait les massifs encore plus merveilleux.    Je ne pouvais donc que partager avec vous ces regards.

L'accès inondé aux soldats de Xi'An :


L'eau a recouvert le petit Gour Miroir et inondé tout le couloir :

Le Gour Rose :

Le couloir à la sortie des Trois Canyons:

Ce n'est plus du goutte à goutte, mais des filets d'eau :


L'Alcove vers le Gour Miko, elle aussi inondée :
 

Montée vers la salle du Trésor:

Le Trésor :


Profondeur de l'eau au Trésor :

Enfin de l'eau sous les Longues Massues :

La salle des Bassins :

Le Gour des Méduses :

Le Gour des Baguettes jaunes reste à son niveau car il a un trop plein.

Clapotis de gouttes sur ce gour :







Autre bassin sec en temps normal :

L'eau du Gour des Iles Flottantes monte au pied du Cactus :

Vers le Gour des Lumières :

Bref, la cavité comme nous ne l'avions jamais vue, dans toute sa beauté.                                                  Sa protection maximale est un gage de conservation pour l'avenir. 
Nous ne faisons que passer, ne laissons pas nos empreintes destructrices pour les générations futures.

Le Gardèchti.







































 Quand les ruisseaux se réveillent.


Suite à l'épisode pluvieux des quelques jours précédents vers ce 9 mars, petite balade dans des ruisseaux à sec en été, coulant légèrement au printemps, et fréquentés que par les chiens de chasse lors de battues.

Premier ruisseau où je vais parfois au mois d'avril. Période où la nature est la plus belle et vivante :








Le ruisseau en avril 2013 :


La même chute d'eau claire ce dimanche :


Autre cascade :


Second ruisseau à quelques kilomètres :





Troisième ruisseau double :


Des instants intemporels qu'on ne peut partager que par l'image.











vendredi 5 janvier 2024

 24 Décembre 

Nouveau Trou ?


Durant l'été, j'avais repéré un petit trou qui soufflait. Certes, pas autant que la grotte Christine, mais à revoir à l'occasion.   

                                                                 


J'avais pu y glisser mon bras et pris quelques photos à l'aveugle.
Une pente apparaissait et déjà des concrétions.

 Ce 24 décembre ( je me croyais le 23 !!! ), je me décide de commencer une désobstruction. Massette, burin et pied de biche seront suffisants. 

L'ouverture se réalise en moins de deux heures !   Super !

La pente derrière l'entrée est pénétrable. 


Hélas, la suite sera de courte durée au bout de cinq à six mètres : terminus !
Je suis au dessus peut être d'un puits comblé et devant un barrage de concrétions. A droite, deux petits regards sur un mini boyau impénétrable.

Photos de gauche à droite :
 
 


Bref, ce n'était pas le bon jour !
                   
Heureusement, on ne gagne pas à tous les coups. 
Finalement ce n'est pas une mauvaise chose de ne pas découvrir de nos jours toutes les belles cavités. Les générations futures pourront le faire et se régaler de nouvelles cavités intactes.                                                                                            Car dans quel état laisserons nous toutes les cavités actuellement connues dont on aura à outrance dévoilé les lieux, les coordonnées, les accès sur Internet pour les mettre à disposition du plus grand nombre. Partout, on commence à s'inquiéter du sur tourisme. Certes, sous terre on n'en est pas à ce niveau, mais il ne faut pas oublier qu'une concrétion brisée par inadvertance ne repousse pas l'année suivante comme la fleur arrachée.

Le Gardèchti.








jeudi 21 décembre 2023

 Rapport Gardèche 2d semestre 2023

Nouvelle cavité

Grotte Christine.

Courant avril, j'avais trouvé près d'un petit puits où je travaillais et que j'allais abandonner par la suite, une petite fente (5x15cm) qui soufflait entre des blocs enchassés dans le sol. Je me décide enfin à l'ouvrir au cours de ce second semestre.




Après quelques séances pied de biche et massette, une voûte se dévoile.

Puis ensuite un couloir.


A droite, un ressaut (R1) semble donner sur une autre galerie sous jacente, 3 mètres plus bas
Le couloir continue (hauteur inférieure à 2m).

Nouveau ressaut (R2) à droite sous les draperies.

En face paroi gauche, une montée dans les blocs mène à une galerie ("Galerie des Trémies") parallèle au couloir.                                                                                                                                                      

Elle est coupée au milieu par le bas d'une trémie qu'il me faudra dégager en partie pour passer derrière.
Le trou noir au centre: le passage vers la seconde partie de la galerie.

Cette galerie par deux laminoirs encombrés de pierres et d'argile rejoint plus loin le couloir principal.
La galerie est bien concrétionnée.
Première partie de la galerie:


Trémie calcitée effondrée.

Seconde partie de la galerie, on s'y déplace à quatre pattes sur les blocs calcités:



Retour dans le couloir. Par une zone basse de dalles effondrées et calcitées:
on débouche alors dans une salle (9x12m). La "Salle Gaïa". 
Tour de salle :
Côté sud. Arrivée du couloir principal (par le trou noir au centre gauche)

Côté sud, sud-ouest. Escalade sur coulée menant à une diaclase grasse.

Côté nord-ouest, nord. Entrée du couloir nord.

Côté nord-est. Entrée du couloir nord-est.

Côté est. Arrivée de la galerie sous jacente.

Le couloir principal, la galerie sous jacente et la galerie des trémies sont parallèles. La salle forme la jonction de celles ci.

Retour sous le premier ressaut (R1) dans la galerie sous jacente.
En haut au centre le rubalise dans le couloir principal à l'entrée.
On est à l'extrémité de cette galerie qui forme ici une salle. 

Elle prend ensuite une forme voûtée, comme le couloir principal au dessus. Par ses formes tout au long vers la salle Gaïa, cette galerie est un copier coller du couloir principal.

Le second ressaut (R2) débouche dans cette partie.
L'arrivée du R2 au dessus des blocs. A sa gauche: un boyau parmi d'autres, plongeant entre des blocs    plus ou moins stables.

Dès le début, j'ai installé des rubalises provisoires avant un balisage avec cordelettes pour protéger les sols en canalisant ainsi mes déplacements sur des axes fixes et réduits.

Une des caractéristique de la cavité est la multitude de petits boyaux et cheminées plus ou moins pénétrables qui parsèment les hauts de parois et les plafonds ainsi que les nombreux boyaux plongeants et encombrés de blocs au pied des parois. Mais hélas qui se terminent au bout de quelques mètres. Il faut arriver à la salle Gaïa pour voir leur développement plus conséquent.

Face au ressaut R2, une galerie basse ; la "Galerie de la Sablière" 

A sa droite en entrant un laminoir gour blanc impénétrable. Heureusement !
Cette galerie se poursuit jusqu'à une étroiture décompressante suivi d'une niche concrétionnée et d'un mini puits de contorsionniste.

Suite de la galerie sous jacente jusqu'à un croisement.
Elle continue tout droit vers la salle Gaïa. A droite zone sombre: la "galerie Cul de Sac" qui s'avèrera ne pas l'être par la suite.
On entre dans cette galerie de droite en longeant la paroi droite. Le côté gauche est une pente argileuse qui monte jusqu'au plafond. Ce dernier parsemé de belles lames et d'arrivées de conduites diverses toujours grasses.
Cette galerie se dirige aussi vers la salle Gaïa sans y déboucher. A son extrémité, une remontée sur de l'argile en provenance de deux laminoirs. De celui de droite, une arrivée d'air m'incitera à creuser celui ci jusqu'au  point "Z": future jonction.

Retour au croisement de l'entrée de cette galerie (voir 3 photos ci dessus). On se dirige alors tout droit vers la salle Gaïa. Cette partie, comme dans le couloir principal juste au dessus à gauche à ce niveau, est légèrement pentue Ouest > Est avec des dalles et plancher effondré. On y progresse également à quatre pattes ou en partie allongé.
Nous arrivons alors à la Salle Gaïa.

Salle Gaïa.

- La diaclase indiquée côté sud, sud-ouest de la salle est argileuse et grasse dans la première partie.
On progresse en oppo vers le sud.
Cette diaclase nous mène sur un puits de 8m vers un couloir donnant sur deux soutirages.


En remontant dans les plafonds, un dédale de petits conduits argileux et concrétionnés.


- Couloir nord de la salle. Il débute par un très beau gour blanc et sec sur toute sa largeur nécessitant de se déchausser

Il se poursuit en pente argileuse avec plusieurs cheminées et boyaux de soutirage courts.

Il débouche enfin sur une large cheminée verticale de 8m escalée par Nicolas et Guido venus mi novembre me donner un coup de main.

En haut à droite, un boyau argileux et gras horizontal :
Qui nous mène alors sur deux puits parallèles d'accès toujours gras et qui se rejoignent.

On emprunte alors le second :

En bas, dans un creux le seul bassin rempli d'eau de la cavité. A l'opposé, un passage bas nous mène dans une suite très concrétionnée de deux salles: salles du "Bénitier" et de la "Chapelle".                          En conséquence ici en bas du puits et après avoir passé le boyau gras argileux, il est bien nécessaire de se changer. Il faut donc impérativement apporter une seconde combinaison et chausses propres avant de passer le passage bas.
Côté gauche: le sale. Côté droit le propre.

Salle du "Bénitier":


Le Bénitier.


Salle de la "Chapelle":
L' entrée.

Dans le plafond, les stalactites s'alignent et se croisent telle une aurore boréale laiteuse de cristaux de porcelaine.


Une suite laminoir impénétrable semble possible après les concrétions.
Hélas sans résultat: une simple niche, arrivée de cheminée complètement obstruée par le concrétionnement


Descente en retour de cette suite espérée.

Quelques photos de sujets intéressants de ces deux salles:


                                                        


- Couloir nord-est.
Il perd de suite son volume de départ car un large ressaut à droite donne sur un bas circulaire de 5m environ d'une cheminée de 8m de haut.
Le ressaut au fond à droite au niveau de l'étiquette blanche.

Bas du ressaut. A droite suite grasse.

De ce bas part part une zone grasse qui se rétrécit rapidement en un boyau sinueux, en montagne russe au grès des remplissages d'argile qu'il faut grimper, agrandir pour replonger la tête en avant jusqu'à un rétrécissement qu'on n'est pas tenté à forcer.
La cheminée de 8m fera jonction avec le point "Z" au fond de la galerie Cul de Sac. Cela m'évitera une escalade !

En revenant au ressaut de ce couloir, celui ci continue en se rétrécissant en un boyau terminal trop étroit pour y travailler.

-les plafonds autour de la salle Gaïa.
Sur la moitié de la salle (du sud-ouest au nord-est) se développent de nombreuses courtes cheminées et escalades se poursuivant par un dédale de boyaux, petites galeries et laminoirs au sol et aux parois couverts d'argile ("Lo dedale de la fanga"). Hélas, le piétinement de ces sols ne peut à la longue que les transformer en bourbier et ses conséquences sur le concrétionnement environnant et de toute la cavité.
Quand on se doit de :"Respecter et protéger le milieu souterrain", il faut savoir dire "stop" même si cela dérange.

Haut d'escalade typique avec ici six départs de boyaux et leur argile.

Idem: conduite grasse.

Certaines de ces galeries grasses où l'on progresse à quatre pattes ou allongé donnent sur des plafonds super chargés de stalactites!!!

Et débouchent sur un barrage de concrétions toujours intact.

Et à garder dans l'état.


A fin décembre, et de nombreuses séances dans la cavité : découvertes, désobstructions de boyaux argileux et surtout topographie (seul, c'est un peu plus long d'autant que j'aime les détails...) Hélas le Disto s'étant déréglé et ne l'ayant plus à disposition en ce moment, je ne peux vérifier certaines mesures et finaliser la topo levée à ce jour. Il restera à relever 150 à 200m de boyaux divers généralement gras. C'est malheureusement le genre de cavité qu'on condamne si on laisse accessible.

Le Gardèchti.