Rapport Gardèche 4ème trimestre 2024
Fin otobre, je fais une balade vers une combe où j'avais vu il y a longtemps de très vieux chataigniers et des sapins aux troncs en spirale avec l'intention de les prendre en photo. Bien entendu, au lieu d'aller directement vers cette combe, je m'engage dans une petite piste avant et me voilà parti en pleine bartasse, montant et descendant deux petits massifs pour me retrouver sur deux croisements successifs de nouvelles piste et sentes ne figurant pas sur ma carte. Un peu pommé, je tombe sur une nouvelle sente que je suis. Je longe alors un petit rang de roche d'un mètre de haut. A tout hasard, je monte sur celui ci pour voir si le calcaire ne se prolonge pas. A peine monté, sur ma droite longeant le bord, une petite dépression attire mon regard, suivie deux mètres après par un petit trou rond dans le calcaire
Le petit trou.
Hélas, le fond bouché est à 30 cm,et un tout petit conduit en pente part vers la droite. Je relève la tête et surprise, trois mètres après : nouveau trou ovale dans le calcaire.
L'ouverture ovale.
Impénétrable, j'entrevois le fond deux mètres environ plus bas. Je dégage un peu l'ouverture, faisant tomber quelques cailloux qui semblent descendre plus bas. Intéressant ! Je fais demi-tour et repère bien en retour la sente d'accès.
Deux jours plus tard, je reviens. Ou plutôt, j'essaie car je ne retrouve plus la sente !!! En effet si elle paraissait évidente au retour, à l'aller son entrée visible est à une vingtaine de mètres de la piste. Le trou retrouvé, je dégage l'arrière de l'ouverture.
Un petit pont rocheux apparaît au milieu qu'il me faudra éliminer avant d'agrandir le trou.
Il s'avère que le calcaire est peu propice au perçage (peut-être du Barrémien Bédoulien) : il "bourre" la mèche. De sorte que toutes les 15, 30 secondes il faut la sortir du trou et en brosser les rainures. Je n'avance pas beaucoup, de plus les pailles ont du mal à glisser au fond ! Trois séances plus tard, ce premier petit puits d'environ deux mètres de profondeur est enfin pénétrable.
Le bas du puits forme une mini cloche allongée vers une fenêtre impénétrable. Recroquevillé en bas, les pieds à l'entrée de la fenêtre, je vois une partie d'un vide conséquent.
Il va falloir agrandir sérieusement. Nouvelle galère pour percer dans cet espace réduit où je ne peux rien stocker au risque de le voir glisser dans la fenêtre et où la longueur perfo plus mèche longue est plus grande que la largeur de l'espace. Il va falloir gérer en minimisant les allers et retours dans le puits étroit d'entrée.
En après midi et après plusieurs séances aux pailles dans ce calcaire peu propice, la fenêtre est enfin agrandie pour accéder au second puits.
Le départ du second puits.
La descente de ce puits de 14 mètres aux parois agressives se fait d'un seul jet avec un petit palier.
Le puits dans le premier tiers
Le bas du puits au dessus du petit palier.
En bas, gros tas de gravats liés aux pailles et descendant dans une étroiture qui suit.
Gros nettoyage à dégager l'étroiture, remonter et regrouper les gravats sous le palier pour un aspect plus digne. L'étroiture, une fois agrandie, donne dans une cloche argileuse. A droite un boyau plat argileux et impénétrable : à gauche un pont rocheux bloque l'entrée d'une étroiture à élargir, mais l'ensemble se démonte facilement à la massette.
Le pont rocheux devant l'étroiture. L'accès après mise aux normes.
Suit une courte pente dans l'étroiture donnant directement sur un nouveau puits de 4,60m au départ étroit et à élargir pour plus d'aise. Pose de deux spits avant de revenir avec une corde.
Le départ du 3ème puits.De retour dans la cloche argileuse, je veux faire le test fumée pour voir si un courant passe dans le boyau plat argileux. Surprise : la flamme du briquet est 2cm au dessus du bec !!! Et je n'ai rien senti.
Le CO2 stationnait-il seulement au niveau de la cloche où finalement je ne suis pas resté longtemps ? Je ne demande pas mon reste et sort.
Dehors je ressens effectivement un léger mal de tête passager.
Quelques jours plus tard je reviens avec le détecteur de CO2 , l'air est parfait je peux continuer. Je descend le P3 de 4,60m. Au fond de celui ci un méandre trop étroit débute.
L'entrée du méandre en cours d'élrgissement. Après plus de deux heures à la massette je gagne environ deux mètres dans ce boyau en "S" spécial contorsionniste.
J'arrive à voir la suite à agrandir sur environ 2,50m. Un courant d'air net vient du fond.
Au vu des difficultés pour travailler à cet endroit, j'abandonne pour cette année et déséquipe les puits.
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Entre les séances dans cet aven, je continue d'aller à la grotte Christine.
Guido (mon partenaire du réseau Bernard Magos [grotte de Barjac]), m'avait plusieurs fois rappelé une galerie concrétionnée se terminant en laminoir avec une étroiture finale qu'il n'avait pas passée. Je me souvenais vaguement de celle-ci, vue il y a un an au début de la découverte, mais je n'arrivais plus à la situer dans ce dédale de la Fanga où je n'étais plus allé pendant longtemps.
Finalement, je la retrouve et passe cette étroiture.
Accès à l'étroiture en rampant entre la paroi gauche et les concrétions.
Surprise: cinq mètres après, je trouve des traces au sol dans l'argile.
Je ne me souvenais plus d'avoir passé cette étroiture il y a un an !!!
Brouillon topo avant report sur logiciel topo et édition. La galerie basse (D2G), démarre par un sol calcité et dentelé de micro gours aux bords agressifs sur lesquels il faut ramper. D'ailleurs, toute la galerie se parcourre en rampant.
Des mini perles dans la partie basse de ces micro gours de l'entrée dont deux perles discoïdes.
Une branche monte dans l'axe de l'entrée. Mais deux mètres après, une étroiture condamne la suite.
L'étroiture à agrandir.Une autre branche plus large, mais toujours aussi basse, démarre à gauche. Deux boyaux impénétrables en paroi droite, à revoir éventuellement par la suite.
Vers les deux boyaux.
La galerie principale suit par un sol argileux, vite remplacé par de la calcite (micro gours) dès qu'elle se rétrécit tant en largeur qu'en hauteur.
Galerie principale = flêche de gauche. Nouvelle étroiture dont, faute de massette, j'érase un peu le sol avec une pierre et une mini pelle. Finalement, je passe tout juste.
Bouteille de 75cl pour donner l'échelle de l'étroiture.
La galerie redevient argileuse et descend vers un avaloir sur mini trou.
A gauche et en retour : la pente vers le mini trou. A droite accès au Gour Paillettes.
Le Gour Pailletes forme une boucle en cul de sac. Il est sec, mais le sol est recouvert d'une belle couche de paillettes d'ancienne calcite flottante.
Début du Gour Paillettes.
Fin de la boucle du Gour Paillettes.En passant le mini trou de l'avaloir, la galerie monte sur la droite (amont) avec sur sa gauche deux gours étagés qui sont en relation avec la fin du Gour Paillettes et l'ont alimenté.
Gour étagé du bas en relation vers Gour Paillettes.
Retour à l'entrée de cette galerie (D2G = "des 2 gours"). Agrandissement de l'étroiture dans l'axe de l'entrée. Après celle-ci, la galerie s'élargit et se divise en deux.
A gauche : laminoir montant sur coulée de micro gours trop bas.
A droite : galerie tout aussi basse d'argile et blocs plus ou moins soudés dans le sol.
Galerie basse de droite.
Pour avancer, il me faut extraire ces blocs et creuser l'argile (en particulier au centre bas de la photo). En creusant, commencent à apparaître des perles discoïdes enterrées. J'en extrait une quinzaine qui ont dû venir du haut de la pente.
Deux jours plus tard, retour dans la galerie pour en relever la topo. J'en profite pour recreuser le sol et c'est une centaine de perles en majorité discoïdes que j'extraie à nouveau.
Un nettoyage à la maison avant de les remettre en place s'impose.
Mi décembre, c'est chose faite. Ne pouvant actuellement accéder à l'endroit de leur formation, je les pose momentanément au niveau des micro gours jouxtant l'endroit de leur extraction.
A tout hasard, je recreuse ce petit espace d'argile (30x60cm) pour le cas où il y en aurait encore quelques unes et c'est une cinquantaine de nouvelles perles que je sors de l'argile de 2mm à 25mm ! Un nouveau nettoyage maison en perspective.
Perles débarrassée de leur argile avant leur remise en situation. Mais comment peut il y en avoir autant ? Vais je devoir forcer l'extrémité de cette galerie montante pour découvrir la source, ou l'usine à perles ...
A tous, passez de bonnes fêtes.