Rapport Gardèche décembre 2021 à avril 2022
Grotte de Barjac - Réseau Bernard Magos
En décembre et janvier, 11 séances bartasses toujours à la recherche de l'hypothétique trou souffleur dans cette zone de quatre hectares. Avec les 25 séances dans le passé déjà consacrées à cette recherche, je vais finir par croire que je suis têtu ! C'est maintenant 3 sentes horizontales et 8 sentes verticales que j'ai tracé au sécateur. Avec un tel quadrillage, je trouve bien des départs intéressants, mais pour l'instant sans le résultat recherché.
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B15 (ou Grotte des Fontaines).
Retour dans cette cavité où Jean Bernard avait fait en bonne partie seul, une sacrée désobstruction d'ouverture dans la galerie en pente d'entrée jusqu'à - 7m et remplie à l'origine quasiment jusqu'au plafond
L'entrée. A l'origine, il n'y avait qu'un léger affleurement de roche.
Vu de l'intérieur dans les premiers mètres. Jean Bernard aimait ses aises
et quand il vidait, il vidait !
Un de ses tas de pierres entourant l'entrée.
Je me rends après l'étroiture donnant accès à un petit couloir descendant qu'il n' a pas vu hélas.
Le couloir argileux.
Au bout de ce couloir le remplissage important se rapproche de la voûte ne laissant qu'un espace d'environ 25cm de haut donnant sur une petite cloche (haut de ressaut ou simple abaissement de plafond?).
Le passage bas donnant dans la cloche.
Dans la cloche sur les côtés un soutirage et à gauche: des colonnettes contre paroi.
Il me reste à désober et vider, tout en creusant une pente d'accès à la cloche. L'argile est facile à retirer, mais il est collant. De sorte qu'en quelques minutes ce n'est plus des gants que j'ai au bout des mains mais des palmes que l'argile ne veut pas lâcher. Il faut s'en accommoder. L'avantage est que je peux le modeler (!) en montant un mur épais sur le côté.
Je vide environ la moitié de la cloche et fais apparaître en dessous un sol (calcité?) noirci.
Colonnettes à gauche et sol noirci au centre.
Est ce le sol du couloir ou un plancher stalagmitique ?
Hélas, au bout de quatre heures, je commence à sentir la présence de CO2 confirmée par le briquet.
Je remballe aussitôt car dans cette cavité le CO2 monte parfois rapidement (on l'avait déjà remarqué avec Jean Bernard).
Dix jours plus tard, je retourne au B15. Mais ayant oublié mes bottes, je suis quitte à aller bartasser.
J'y retourne début avril, mais en bas de la descente vers -6m, le CO2 est déjà présent. Décidément !
F2. Du coup, je me rabats sur le F2 tout proche que j'avais commencé à ouvrir en 2020.
Une fois passé l'entrée, il présente la même allure que le B15: large galerie descendante mais remplie jusqu'à 10 - 20cm du plafond. Cela me rappelle le conseil que Bernard Magos m'avait donné il y a plus de 40 ans: "ici dans le secteur si tu veux découvrir il faut creuser, car les remplissages sont anciens". Conseil que je n'ai jamais oublié.
Entre le plafond couvert de racines et le remplissage.
La descente.
A la différence de JB, je n'ai pas le courage d'élargir.
Moralité: je me contorsionne entre sol et plafond.😣
Seul, le travail consiste à repousser sur les côtés la terre et les petites pierres (en espérant choisir le bon axe dans la pente vers la suite supposée) et sortir les pierres les plus grosses comme on peut.
A cet endroit (trou noir), la suite et le plafond plonge de 2m plus nettement. L'extraction va être moins évidente. Je vais être contraint à élargir l'accès !
A 13h30, je ressort déjeuner, 20 minutes plus tard je redescend. Mais à la moitié de la pente je ressent le CO2. Test briquet: impossible de l'allumer. Comment en moins d'une demi heure le CO2 a t'il pu monter aussi vite ? Je suis contraint de sortir.
En retour vers la sortie. Ici il y a de l'espace: 40 à 60cm de haut.
Si la cavité se développe logiquement comme le B15, je devrai descendre environ d'au moins 7 à 9m pour arriver à un niveau horizontal.
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Entre quelques visites (sauf quand j'oublie les clés des portes) au réseau B. Magos pour peaufiner des détails topo, je fais quelques bartasses.
L'occasion de tomber sur un dolmen moussu peu connu perdu dans les bois.
Mais son inclinaison est peu rassurante pour oser se glisser en dessous.
Autre sortie pour trouver un mini trou (le MBI) qui s'avère être à environ 80m de l'IBM et aligné sur celui ci, parallèlement à la combe (décollement de massif ?). Il semble aspirer mais trop étroit à travailler.
Bartasse fin mars avec Guido. On trouve deux trous: un premier mini:
Puis un second dans lequel on peut descendre:
Couloir bas:
Concrétionné par endroits:
Puits de quelques mètres (vu de dessous), suivi d'une diaclase.
Mais les éventuelles suites semblent bien étroites...
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En avril avec Jan, plusieurs sorties en particulier topos dans différents de nos trous.
B2. L'an dernier Jan y avait fait de la topo. Nous y retournons. En arrivant, on se rend compte que le puits d'entrée pose quelques inquiétudes, il montre des faiblesses au niveau de sa stabilité. Il faudra songer à y remédier.
Lors de sa séance topo Jan avait démarré une escalade dans une des hautes diaclases.
Il avait dû s'arrêter sur une étroiture verticale suite à un resserrement. Derrière et plus haut à droite il semblait y avoir une suite, d'autant plus intéressante qu'elle semblait se diriger vers le massif.
Le resserrement était constitué d'un côté de deux bosses (mal placées pour percer) et de l'autre par de grandes draperies.
Perplexité sous l'étroiture.
Pour réduire les risques de casse sur les draperies on part sur des demies pailles. La chance nous sourit: aucun impact sur celles ci.
Jan s'engage dans l'étroiture et la passe difficilement (il aurait fallu une autre paille juste en dessous).
Je m'engage, ou plutôt je force, je galère!!! A trois reprises je dois redescendre sous l'étroiture.
Finalement ce n'est qu'en retirant mon croll du baudrier que je passe. J'ai dû grossir ! (mauvaise excuse: c'est l'âge!😠).
La suite, en oppo à environ 8m en haut de la diaclase, le côté gauche pourri d'argile et guano.
Puis on débouche sur un couloir argileux bas de quelques mètres couvert de tâches de guano.
Jan tient absolument à me faire passer devant. Merci Jan. Derrière, il mesure.
La galerie tourne hélas à droite et s'éloigne de ce fait du massif !
Toujours du guano et des boulettes d'argile que j'essaie d'enlever au fur et à mesure de la progression. La galerie fait entre 1 à 2m de large et file sur environ 25m.
Hélas au bout: fermeture. Pincement et/ou plutôt barrage de concrétions très blanches avec un gour impénétrable sur la gauche avec de superbes boules cristallisées.
Photo prise à bout de bras sans voir.
Il semblerait qu'au dessus des boules il y aurait peut être une suite ? Mais...
Mais qui oserait détruire cela sans savoir si vraiment cela se poursuit ?
"To be or not to be". "To break or not to break" ????
Pour l'instant c'est: NOT ! A noter.
Réussir à passer l'appareil photo avec une perche pour voir dans le creux ?
Dans la galerie, de nombreuses concrétions:
Superbe cheveu rectiligne de 20cm.
Sur le haut des parois de la galerie: traces rosées très anciennes
à priori d'oxydes de manganèse.
Jan sans lequel je ne serai vraisemblablement jamais monté là haut:
Merci Jan.
Hélas, du fait de sa proximité de la Cèze, cette cavité est très grasse tant au sol que sur les parois même très élevées et les passages étroits n'arrangent pas les choses. On a beau changer régulièrement de chausses, on véhicule l'argile.
Le B2 mérite bien son nom: "Aven 13&3fondCèze".
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Réseau Bernard Magos. Grotte de Barjac.
Continuons le panorama avec cette fois des choux fleurs, divers sujets, fistuleuses, quelques gros plans et sapins. Avec un choix difficile vu le nombre de photos, fait à un moment donné, vraisemblablement différent s'il était fait à un autre moment par une autre personne.
Choux fleurs et sapins se mélangent parfois en véritable cascade :
Ou en immense parterre :
Ces choux fleurs peuvent être :
Groupés :
En masse :
En boule :
Tubulaires :
Comme sous la mer :
Ou dans la neige :
Mais toujours très variés et trop souvent d'approche délicate.
En dehors des concrétions classiques, il y a toujours des formes pour faire vagabonder l'esprit: Etrange draperie. Racines généalogiques.
Le Bilboquet
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Si en règle générale elles sont rondes, certaines peuvent prendre d'autres formes comme ces carrées cassées et soudées au sol.
En tombant, elles peuvent prendre appui:
En tombant, elles peuvent prendre appui:
ou en grappe et s'en servir pour continuer d'envahir l'espace:
Certaines se font parasiter:
D'autres, la partie supérieure brisée, continuent au sol leur vie en s'épaississant tout en gardant leur sveltesse:
Elle peuvent tomber en pluie fine:
Certaines se font parasiter:
Et grossir:
Puis tomber en pluie drue:
Jusqu'à fermer les passages.
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Vers les forêts de sapins.
C'est là un des nombreux problèmes de la cavité: certaines zones sont quasiment impraticables du fait de la densité des sapins et choux fleurs au sol:
Heureusement, il y a des massifs plus petits accessibles:
Certains sapins se complaisent les pieds dans l'eau:
Ou dans la neige:
D'autres se distinguent par leur stature d'un mètre:
D'autres enfin, évoquent des personnages:
Le sourire.
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Si de nombreux ensembles sont exceptionnels, s'en approcher au plus près, quand c'est possible, nous permet d'en apprécier les détails.
Pour éclore:
Et s'en libérer:
A la surface de l'eau, les coupelles s'étalent:
A côté de nouvelles pousses:
Et d'autres fleurs:
Plus loin, tels des oeufs en ébullition:
Les perles apparaissent:
A la recherche de la pureté:
Dans les plafonds, les excentriques se tortillent:
L'oiseau regagne son nid.
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Le Gardèchti.